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Voromon de News
24 avril 2015

Ne pas lutter contre la BCE

La Banque centrale européenne (BCE, ou ECB en anglais) a rendu officiel son programme de Quantitative Easing (QE) il y a quelques semaines, lequel porte sur le rachat des dettes souveraines et autres dettes de la zone euro à hauteur de 60?milliards d’euros par mois pendant au moins 18 mois, et l’a effectivement mis en œuvre ce mois-ci. Les marchés d’actions ont salué cette nouvelle annonce de Mario Draghi avec une hausse de plus de 15?% depuis le début 2015. Celle-ci a été accueillie d’autant plus positivement qu’elle s’est inscrite dans un contexte éminemment favorable pour les entreprises européennes, à la fois sur le plan des taux d’intérêt, de la parité euro/dollar et des prix du baril de pétrole. Nous avons été très prudents dans ces colonnes tout au long de l’année 2014 compte tenu des risques de dysfonctionnement de l’économie mondiale suite aux politiques monétaires hétérodoxes poursuivies aux États-Unis. Mais “Don’t fight the FED” semble avoir été le leitmotiv des investisseurs, ce qui avait réussi à maintenir les marchés à niveau. Le nouveau motto ne serait-il pas dorénavant "Don’t fight the ECB"?? D’autant que les marchés ont pris du retard sur leur tendance naturelle. “Un contexte éminemment favorable pour les entreprises européennes, à la fois sur le plan des taux d’intérêt, de la parité euro/dollar et des prix du baril de pétrole” Pour prendre l’exemple de la France, voisin des autres pays de la zone euro, de 1900 à nos jours, la rentabilité réelle (inflation déduite) des actions françaises a été de 3,2?% l’an. Pendant la période bénie des 20 dernières années du XXe?siècle, elle fut supérieure à 8?% l’an. Depuis 2000, elle a été très décevante, à 0,6?% l’an grâce aux dividendes, car l’indice CAC 40 qui a dépassé le niveau des 5?000 au début du mois de mars, avait flirté avec les 7?000 il y a 15 ans. Par ailleurs, à l’époque du démarrage du QE américain, le niveau de l’indice S&P était aux alentours de 1?000. Il se retrouve six ans plus tard à plus de 2100, après une hausse de 120?%. Certes, cette comparaison ne vaut pas raison, car les situations des deux côtés de l’Atlantique sont différentes, ne serait-ce que parce que la BCE lance son programme de QE avec des taux d’intérêt déjà à zéro, voire négatifs, et des bourses qui ont déjà remonté de 50?% depuis le creux de 2011. Il n’empêche?: la manne du QE se déversera d’une façon ou d’une autre dans la poche des entreprises et dans celle des épargnants. Le mouvement risque donc d’être puissant, avec un impact considérable sur les bénéfices des entreprises, en particulier sur ceux des entreprises cotées, très exportatrices, et pourrait propulser les indices à leur niveau d’il y a quelque quinze ans, et cela peut-être plus vite qu’on ne le croit. Don’t fight the ECB.

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