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Voromon de News
21 juin 2019

La dette toxique

Dans le cadre d'un colloque qui s'est déroulé à Naples récemment, un économiste a voulu s'exprimer en termes simples au travers d'une histoire. Il était une fois un patron. Celui-ci gérait une entreprise se déveleppant à grande vitesse. La richesse qu'elle créait permettait à son dirigeant de dîner chaque semaine dans un restaurant étoilé et d'ajouter tous les deux ans une nouvelle Rolex à sa collection. Très progressivement, néanmoins, les bénéfices de l’entreprise se sont mis à décroître. Le boss n’osait pas confesser à sa femme et ses enfants que l’entreprise était en difficulté. Il n'avait pas le courage de leur dire qu'ils ne seraient plus en mesure de dîner aux meilleures tables et qu'il allait devoir lever le pied avec sa collection de montres en or qui brille. Mais tandis qu'il était désespéré à cette idée, il a soudain découvert cette chose qu'on appelle crédit. Il s’est mis alors à emprunter de plus en plus d’argent pour conserver sa qualité de vie. Les perspectives de croissance à venir de ses bénéfices servaient de garantie pour les emprunts. Grâce à ces derniers, les dîners dans de grands restaurants étaient toujours aussi nombreux qu'avant et les apparences étaient sauves. En apparence, donc, il ne semblait y avoir aucune nécessité de remodeler l’entreprise ou de la réorienter pour la relancer. Et durant tout ce temps, les arriérés continuaient à grossir. Les prêts avaient en effet un double effet toxique: ils ne faisaient qu’empirer la somme due et empêchaient ce patron de réagir face au déclin de son entreprise. L'abîme de plus en plus grand qui se creusait entre les perspectives de croissance et les dettes engrangées était en soi problématique. Mais avec un train de vie au-dessus de ses moyens, cet homme allait tout droit à la catastrophe. Cette histoire n'est pas si banale qu'il y paraît : car c'est en fait celle d'une majorité de pays occidentaux ! Comme l'a démontré l'intervenant de ce colloque à Naples, depuis les années 70, l'Occident s'est habitué à vivre au-dessus de ses moyens, à acheter de la richesse à crédit. Cette masse de dettes a permis la croissance économique et une nouvelle amplification des prestations sociales. Mais cet endettement a fait que l'Occident n'a pas vu, ou pas voulu voir, la dégradation progressive du potentiel de croissance à l'oeuvre. Il en résulte que la prochaine génération aura avant tout à régler les dettes de ses aînés si elle veut compter à nouveau sur les bienfaits de l'État-Providence. Suivez le lien pour toute information sur ce séminaire à Naples.

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